Pour bien commencer.

J'avoue que "J'ai rencontré pour vous" est un titre bien prétentieux, car évidemment derrière le verbe "rencontrer" on s'imagine tout de suite le petite interview, les yeux dans les yeux avec l'artiste du moment.Bien sûr je projette d'interviewer, sinon pourquoi rencontrer ? Mais LA rencontre, va bien au delà du long tête à tête avec une personne. La rencontre c'est une découverte, c'est aller voir une pièce de théâtre, rencontrer un genre de peinture, de musique ...
La rencontre c'est un face à face avec un être humain ,bien sûr, mais aussi et ce qui va avec: son travail, son œuvre, ses motivations

Alors allons au devant !



14 août 2010

J'ai rencontré pour vous, Lucas Taïeb.

Bonjour à tous !
Me voici de retour et comme promis voici la première interview du blog. Grand merci à Lucas d'avoir bien voulu se prêter au jeu. D'ailleurs pour l'info, c'est lorsque j'ai séjourné chez notre ami, à Lyon que j'ai eu l'idée de créer ce blog !

Je vous laisse maintenant avec notre artiste du jour ...



Je m'appelle Lucas Taïeb, je suis né en 1987 donc je ne suis ni vraiment vieux ni encore jeune, j'habite depuis toujours à Lyon parce que j'aime ça, et à mes heures perdues j'aime bien créer avec des traits qui sortent de ma main. Que cela forme des mots ou des dessins c'est du pareil au même.  Je fais ça depuis bientôt dix ans, et sur internet depuis plus récemment. 



Extrait du blog  Exacerbations

Sous quel adjectif nom complément du nom te définirais tu ? ex : Gros iguane des  îles

Je pense pouvoir dire que je suis un inextricable cerveau du XXIème siècle.


Comment définirais tu ton travail ?

J'essaie d'être toujours plus libre et de coller le plus possible à la vérité de mon coeur. Je pense que tous les artistes cherchent ce juste milieu entre intensité et justesse ; certains préfèrent comme moi la spontanéité et d'autres le labeur, mais le but reste le même et dans les deux cas il y a une sincérité admirable donc chacun devrait se montrer tolérant avec celui de l'autre camp, non mais.

-         Y’a-t-il des choses que tu t'interdis de faire ou d’évoquer dans ton travail ?

Dès qu'une chose me paraît trop dans l'instant, pas assez réfléchie, non porteuse de sens, je la raye de mes idées. À l'inverse, dès qu'une chose est trop pesante inutilement, trop obnubilante sur la longueur, ce n'est pas bon signe non plus et je me concentre sur la sève de l'élan. Il faut trouver un équilibre entre trop d'émotion et pas assez d'énergie. Là encore je pense que c'est le problème de tous les gens qui font à la fois dans le cérébral et dans l'absurde, mon cas n'est pas unique et heureusement car je n'aime pas être seul.

-         Ce qui t' influences ?

Peu d'artistes m'ont vraiment influencé car quand je les apprécie je les mets tellement sur un piédestal que j'ai un regard extérieur de lecteur. Il ne faut pas oublier que je suis davantage consommateur de culture que créateur, ce qui explique mon activité civile de libraire. Donc je distingue vraiment les deux : je peux me sentir à des kilomètres de telle démarche en tant qu'auteur tout en la trouvant agréable à découvrir en tant que lecteur. Cela me pose un peu des problèmes cette ambivalence, mais bon.
Bref, quand j'ai découvert que des mecs avaient le même humour tordu que moi qui le pratiquais secrètement depuis le collège, mais qu'eux étaient déjà publiés et avaient quinze ou vingt ans de plus que moi, je n'ai pas été rancunier car je me suis dit qu'il fallait prendre ça avec la distance d'un simple lecteur. En fait mes seules influences ont été celles de départ : Sfar pour la fougue et Konture pour l'autobiographie. On les retrouve difficilement dans ce que je fais aujourd'hui mais ça a été une base fondamentale, et une base ça existe pour s'en détacher bien entendu.
Sinon pour l'aspect graphique, autrement dit mes fameux bonhommes, je n'ai eu qu'une seule source inconsciente d'inspiration de laquelle je n'ai jamais dévié : les marionnettes traditionnelles, ce qui fait que je suis vraiment un pur produit de mon terroir, ha ha.


-       Ton instant de création : une heure de prédilection ? un lieu ? des rituels ?

Rien de particulier. Au p'tit bonheur la chance. Tel jour je peux avoir la motivation suffisante pour me soumettre à des horaires précis, et tel autre jour je suis pris d'une flemme immense qui me pousse à ne rien foutre. Néanmoins c'est vrai que j'aime bien les rythmes contraints, justement parce que je suis paresseux de nature. Et puis chez moi l'art est plutôt un devoir cérébral qu'une hygiène de vie, ça me semble plus sain dans mon cas de bien savoir distinguer les deux, histoire de ne pas tomber dans le 'besoin créatif' qui a quelque chose d'irrationnel pouvant faire tomber dans le n'importe quoi (déjà que je suis pas mal atteint...). Mon amoureuse, elle, elle écrit comme elle respire et ça lui va parfaitement et je l'envie à fond car c'est quand même pratique hein.


-         Ce qui t'es  impossible (à écouter, voir, boire, manger … au choix .)

Je ne pourrai jamais lire une BD d'aventure, ni regarder un film d'action, ni écouter un disque de métal, ni manger des huîtres, ni boire du jus de pamplemousse. Voilà c'est dit.


-         S’il ne restait qu’un seul livre dans ta bibliothèque ?

Le dernier en date que j'aurai apprécié, histoire que ce jour où mon appartement fut incendié soit marqué d'une pierre blanche et que je puisse repartir à zéro dans ma vie.

-         Un seul CD dans ta discothèque ?

Idem. Non mais franchement c'est glauque ce genre de question où l'on se retrouve démuni, t'as pas honte ?


-         Un seul DVD (VHS ?) dans DVdthèque (magnétoscope ?)

Idem aussi, donc.


-         Un projet  FOU FOU FOU ?

Pouvoir me dire sur mon lit de mort "oui, ma vie a été complète et aboutie".


-         Un projet moins fou, plus proche ?

Être encore heureux et comblé pendant tout le reste de ma vie. C'est bien parti pour l'instant, je dois dire.
Et sinon, à plus court terme : faire un fanzine papier, moi qui m'y suis toujours refusé. Cela s'appellerait À tort et à travers et serait un mélange de tout ce que j'ai fait sur la toile. En fait je me rends compte que le blog a été une vraie école pour moi. Jusqu'à présent je n'étais pas assez mûr pour le papier. J'ai toujours été un peu en retard. Pour tout.

-         Un dernier mot ?

Faire de l'art n'est pas forcément un truc de tristesse ou de manque, ça peut être au contraire un truc de joie et de sérénité qui sert à remplir encore plus notre vie de choses qui sont belles et ont un sens. Voilà c'était juste pour aller contre ce vieux cliché qui m'énerve depuis des années.  Merci pour votre attention, merci à Marilyne pour cette sympathique interview, et portez-vous bien !


Voilà après cette lecture qui vous a forcément passionnée, voici ce que vous attendez au plus profond de vous même : des images des images !


Extrait du blog Mes Meilleurs Bouquins

extraits de Dérive Urbaine n°4 (éditions Une Autre Image).


extrait de À tort et à travers, à paraître.
Alors vous qui avez adoré l'humour de notre ami, ses dessins à l'ambiance si particulière et qui voulez en découvrir plus, voici la liste des liens où vous pouvez le retrouver !

blog L'oppression et moi : http://loppressionetmoi.canalblog.com/
blog Mes Meilleurs Bouquins : http://mybestbooks.canalblog.com/
blog Exacerbations : http://exacerbations.canalblog.com/
blog Qu'est-ce qu'on s'en fout de la Lune... : http://onsenfoutdelalune.over-blog.com/
blog Inextricable : http://inextricable.over-blog.com/
 Très Important !

À noter que l'on peut lire dix pages de Lucas Taïeb dans le numéro 4 de la revue de bande dessinée Dérive Urbaine édité par l'association Une Autre Image. Plus d'infos ici : http://uneautreimage.blogspot.com/2009/10/trouver-derive-urbaine-sans-galere.html , ou contacter uneautreimage@yahoo.fr
Merci pour votre lecture, n'hésitez pas à réagir !
A bientôt !


7 commentaires:

  1. Waouh ! N'est-ce pas trop difficile d'obtenir un interview de l'artiste ? Est-il encore accessible ???

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  2. Je crois que c'est l'artiste le plus accessible du monde (même si pour le moment j'ai pas rencontré des tonnes et des tonnes d'artistes , hey hey !) mais tout de même, oui très très accessible !

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  3. "Je m'accoude aux décombres" est une très bonne réplique, et elle méritait également d'être une question. Chouette interview en tout cas, mais dommage, vraiment dommage, plus j'y pense plus je trouve ça dommage, d'avoir omis de lui demander s'il s'accoudait aux décombres dans la vraie vie.

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  4. Merci pour cette sympathique interview.
    Lucas, je t'aime ! Épouse-moi !

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  5. J'ai de la chance finalement cet homme inaccessible je l'ai rencontré quelquefois.

    ça va être difficile maintenant !!!

    la femme à l'unijambiste ...

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  6. carrément surtout filmé donc stplé, et après ta fé ton choix g 15 ans

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